Breughel 2015

Breughel 2015

En 2015, la somme de 20.000€ a été attribuée au projet porté par Jean-Pierre BLETON (Kinésithérapeute, Fondation Rothschild) traitant de la “Modélisation de la motricité cervicale et de ses caractéristiques dans les dystonies cervicales“.

Présentation du projet par Jean-Pierre BLETON

JPBLes dystonies constituent un groupe hétérogène de maladies ayant pour caractéristique phénoménologique commune l’existence de contractions musculaires prolongées à l’origine de mouvements et/ou de postures anormales. Les dystonies cervicales (DC) ou torticolis spasmodiques représentent la forme clinique la plus fréquente des dystonies focales. Les injections de toxine botulique (BoNT) associées à une rééducation spécifique en constitue le traitement de première intention. L’efficacité des injections est en général excellente dans les formes rotatoires. Néanmoins, certains cas, en particulier en flexion (antécolis), présentent des résultats décevants. L’absence de classification validée permettant de prévoir de manière fiable les muscles impliqués peut expliquer les difficultés rencontrées dans l’application du traitement aussi bien pour les injections de BoNT que pour une rééducation ciblée sur les muscles correcteurs de l’attitude dystonique. L’identification des muscles cibles de l’intervention thérapeutique est un préalable indispensable à ces différentes thérapies.

La posture comme la mobilité cervicale sont en étroite relation avec la qualité de la fonction des muscles cervicaux. Les analyses précises des mouvements du rachis cervical au cours des dystonies cervicales sont peu nombreuses. Il apparaît donc important d’établir une analyse de la spécificité de l’atteinte dystonique sur les mouvements du rachis cervical.

Schématiquement, le mouvement est analysé dans les 3 plans de l’espace ce qui permet de distinguer des mouvements dans le plan axial (en rotation), frontal (inclinaison latérale ou latérocolis) et sagittal (antécolis et rétrocolis).
Cette étude portera sur l’analyse des mouvements de la tête dans les trois plans de l’espace sagittal (de flexion et d’extension, mais également dans les deux autres plans).

Il s’agit:

  1. de créer un modèle biomécanique informatique du rachis cervical à partir de la reconstruction en 3 dimensions de la posture de la colonne cervicale et de la tête en position neutre, en flexion, extension, rotation droite et gauche, inclinaison droite et gauche de deux personnes (un homme, une femme) indemnes d’affection cervicale (sujets contrôles) d’images stéréoradiographiques par sytèmes EOS (système EOS de l’ENSAM (Paris 13)
  2. de créer le modèle biomécanique de dix personnes souffrant de dystonie cervicale de forme essentiellement tonique (pour assurer l’interprétation des images obtenues par le système EOS). Les personnes seront recrutées soit à la Fondation OPH de Rothschild, soit dans les hôpitaux de la Salpêtrière et Sainte-Anne, soit encore par appel à volontaires par l’Association AMADYS
  3. de soumettre le modèle biomécanique informatique à des tractions correspondantes à celles des muscles cervicaux pour reproduire les mécanismes pathologiques des personnes souffrant de dystonie enregistrés par le système EOS (Laboratoires de biomécaniques de l’ENSAM, Paris et de l’Université d’Aix-Marseille
  4. l’analyse au cas par cas permettra d’expliquer les phénomènes musculaires en cause dans différentes présentations cliniques des dystonies cervicales.

Nous faisons donc l’hypothèse qu’une analyse cinématique systématique du mouvement s’appuyant sur une imagerie tridimensionnelle de la posture et des mouvements cervicaux pour chaque patient permettra d’établir des modèles reproduisant les principaux patterns cliniques. Cela devrait permettre de tester les conséquences des dysfonctionnements de l’activité musculaire sur la posture et la cinématique cervicale, et de définir les muscles responsables de ces dysfonctionnements. Le résultat attendu est d’aboutir à la compréhension des mécanismes musculaires des principales formes des dystonies cervicales et ainsi d’orienter les exercices de rééducation et mieux cibler les sites d’injection de toxine botulique.

Pour en savoir plus

Les porteurs du projet viendront présenter ce sujet aux adhérents d’AMADYS le samedi 30 mai à Paris, lors de l’Assemblée Générale qui se tiendra à partir de 9H30 et des résultats seront régulièrement diffusés dans les bulletins à paraître.

 

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