La toxine botulique (ou botulinique) est le traitement de référence de la dystonie focale depuis 25 ans ; pour les formes généralisées, les doses seraient trop importantes. La toxine botulique est une neurotoxine qui bloque l’influx nerveux entre le nerf et le muscle, entraînant ainsi une diminution de la force musculaire. Les injections sont renouvelées à intervalles réguliers. Injectée dans le muscle atteint qui travaille trop, elle le paralyse temporairement pendant environ trois mois. Le produit agit efficacement sur la conséquence de la maladie mais pas sur sa cause. Ces injections sont pratiquées dans des centres spécialisés par un spécialiste (neurologue, ophtalmologue, ORL). Il existe plus d’une centaine de centres dans toute la France, avec comme centre de référence l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
La méthode EMG
La méthode couramment utilisée, d’injection sous électromyographie (EMG) consiste en une stimulation électrique du muscle afin de le localiser avec exactitude pour procéder à l’injection. Cette localisation peut s’avérer parfois difficile. En effet, le tissu musculaire est très dense sur certaines parties du corps et le neurologue peut être amené à faire plusieurs piqûres douloureuses avant de cibler le muscle précis à traiter.
Pour exemple,selon le Dr P. Klap (ORL, Paris), l’amélioration est spectaculaire dans 90% des cas de dysphonie spasmodique confirmée par l’électromyogramme. Elle est obtenue 8 à 15 jours après l’injection mais s’estompe progressivement au bout de 4 à 6 mois. Les résultats dépendent du type de dystonie, de son intensité et des doses initiales à injecter.
Les effets secondaires à cette injection sont mineurs et toujours transitoires : pendant les 2 à 3 semaines qui suivent l’injection, les patients présentent une aphonie, c’est à-dire une perte quasi totale de la voix. Ils peuvent, par ailleurs, présenter une légère gêne à la déglutition, notamment lorsqu’ils boivent des liquides. Ces effets secondaires, lorsqu’ils apparaissent, s’estompent au bout de trois semaines.
La nouvelle méthode sous échographie
Dans ce contexte, le Dr Hinault, neurologue, et le kinésithérapeute Pierre Peres, ont mis au point une méthode d’injection très innovante et astucieuse. Les injections sont plus efficaces, mieux ciblées, plus rapides et surtout moins douloureuses pour le patient.
Avant la séance d’injection, le kinésithérapeute effectue un travail minutieux d’identification des muscles à traiter avec le patient. Ensuite, le neurologue utilise un échographe pour localiser avec précision les différentes zones du corps. Par exemple, les muscles permettant la flexion du pouce qui sont difficiles à situer sont localisés avec précision. Grâce à l’échographie, le neurologue visualise les muscles et peut demander au patient de les faire bouger pour les repérer en direct. Le médecin a ainsi une vue d’ensemble et peut également voir les veines et artères qu’il doit contourner pour éviter un hématome au patient.
Cette méthode se développe de plus en plus, le CHU de Lyon l’a intégrée dans ses protocoles de traitement.
Malheureusement, ce matériel est encore rare en hôpital.