Breughel 2008

En 2008, 2 lauréats ont remporté le Prix Breughel:

la somme de 18.000€ a été attribuée au projet du Pr Marie VIDAILHET (Neurologue, Paris) portant sur une “Etude des anomalies métaboliques striatales dans la dystonie primaire en Spectroscopie par Résonance Magnétique (SRM) et Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive (rTMS)“.
la somme de 3.359€ a été versée au Dr Casse (Ophtalmologiste, Limoges) pour la participation à l’achat d’un matériel vidéo et d’un logiciel spécifique pour l’étude du blépharospasme menée par le Professeur Adenis et le Docteur Casse.

Présentation du projet par le Pr Marie VIDAILHET

Justification de la recherche

Les bases anatomiques et neurochimiques de la dystonie sont, à ce jour, mal connues. Des anomalies fonctionnelles ont été identifiées dans le circuit sensori-moteur en particulier le cortex sensori-moteur, le striatum, le thalamus, le cervelet. Ces études suggèrent que l’inhibition intracorticale GABAergique est diminuée. Une étude précédente a montré que les taux de GABA étaient abaissés dans le cerveau des patients présentant une dystonie de fonction. Les projections cortico-striatales sont glutamatergiques. Une étude neuropathologique a montré une diminution de Dopamine dans le noyau caudé et le putamen. Enfin, Il y a une modulation réciproque de la libération de Glutamate et de la Dopamine au niveau du striatum. Ces données, pour l’instant préliminaires et relativement éparses, conduisent à explorer de manière conjointe des neurotransmetteurs : GABA, Glutamate dans la dystonie

Une vision dynamique du fonctionnement du système sensori-moteur peut être obtenue grâce à la stimulation trans-crânienne répétée (rTMS) : La rTMS modifie l’excitabilité neuronale. L’effet de la rTMS n’est pas strictement localisé à l’endroit de la stimulation mais peut également diffuser à distance : par exemple la stimulation du cortex moteur primaire active l’ensemble du circuit moteur. Des études combinant rTMS et imagerie fonctionnelle (TEP au 11C-Raclopride) ont montré que la rTMS corticale peut avoir des effets à distance sur le striatum (libération de DA). De plus, un effet de la rTMS sur le Glu a été démontré avec une augmentation du niveau de glutamate/glutamine à distance de la zone de stimulation chez le sujet sain.
Ainsi nous espérons qu’une approche multimodale (Spectro-IRM au repos et après rTMS) permettra de mesurer les taux de GABA et Glutamate au repos et après activation du circuit sensori-moteur par RTMS. De plus ; la régulation de la libération de la dopamine peut être mesurée par déplacement du raclopride par Tomographie a émission de positons, après rTMS. Cette approche permettra de mieux connaître les anomalies neurochimiques dans la dystonie.

Patients et méthodes

Nous étudierons des patients atteints de dystonie primaire focale (membre supérieur) qui seront comparés à des volontaires sains appariés pour le sexe et l’âge.

Objectif

Notre objectif est de caractériser les métabolismes striataux de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA), du glutamate (Glu) et de la glutamine (Gln) au moyen de la spectroscopie par résonance magnétique (SPECTRO-IRM à 3 Testa). Cette étude sera faite à l’état basal et après stimulation corticale par rTMS (stimulation du cortex moteur et du cortex premoteur chez 20 patients et 20 témoins de manière à avoir 14 patients et 14 témoins évaluables) visant à activer les voies corticostriatales.
Le but de la recherche est de mettre en évidence des modifications des concentrations basales ou après stimulation rTMS des neurotransmetteurs (GABA et Glu)

L’identification précise de ces anomalies métaboliques pourrait permettre une meilleure compréhension de la physiopathologie de la dystonie (et une meilleure interprétation des résultats des explorations neurophysiologiques) ainsi que, potentiellement, l’orientation vers de nouvelles pistes thérapeutiques (chez une maladie orpheline, pour laquelle peu de traitements pharmacologiques sont efficaces et disponibles).

Présentation du projet par le Dr CASSE

Appareil de monitoring permettant la mesure du clignement de l’oeil dans le cadre du blépharospasme

L’objectif de notre travail est d’essayer de développer une méthode d’analyse objective du clignement, utilisable en clinique courante, à l’aide d’un dispositif déjà existant de vidéonystagmographie (VNG). La VNG permet l’étude du réflexe vestibulo-oculaire grâce à une caméra vidéo infra rouge. Cette caméra observe les mouvements oculaires en temps réel. L’analyse des mouvements oculaires par traitement numérique d’images n’a été rendue possible que par les progrès technologiques avec, l’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs, ainsi que la miniaturisation des caméras vidéo grâce à la technologie CCD (Charge Coupled Device).