Dystonie, COVID et vaccination


Dystonie, COVID et vaccination

Le 4 Mars 2021 s’est tenu un webinaire en anglais, coorganisé par AMADYS et Dystonia Europe sur la dystonie en temps de pandémie au Covid-19. Il sera prochainement à disposition sur la chaîne YouTube de Dystonia Europe, et traduit en français sur le site Internet d’AMADYS.

Mené par le Pr Marie Vidailhet, Professeur en neurologie à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, membre du Comité Scientifique de Dystonia Europe et Présidente d’honneur du Comité Scientifique d’AMADYS, voici le résumé du modérateur qui n’était autre que le Dr Christophe Vial, Président actuel du Comité Scientifique.

Nous les remercions vivement tous les deux pour leur implication, et d’avoir fait profiter de leurs conseils au-delà de nos frontières !

Les réticences aux vaccinations remontent aux premières vaccinations pour la variole et les causes sont multiples. Elles se sont amplifiées avec internet, les réseaux sociaux, les « fake news » …. Elles existent de façon variable selon les pays. Cela complique toute politique de santé en cas de pandémie et génère des questions et inquiétudes pour les patients. C’est la justification de ce webinar au cours duquel le Pr VIDAILHET a abordé de façon claire, didactique et argumentée l’impact de la COVID et de la vaccination sur la dystonie. En voici  un résumé des points principaux.

Est-ce que la dystonie peut interférer avec la COVID ?

  • Parmi les larges séries internationales publiées, la dystonie ne fait pas partie des complications neurologiques observées. Les symptômes neurologiques fréquemment décrits sont des céphalées, vertiges, myalgies, perte du gout et de l’odorat. Les complications sont essentiellement les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, encéphalites, syndrome de Guillain Barré, épilepsie, myopathie de réanimation. Cela est confirmé en France par l’étude en cours de publication à l’hôpital de la Salpêtrière.
  • Le fait d’avoir une dystonie ne rend pas plus vulnérable. Les facteurs de vulnérabilité sont pour les patients dystoniques les mêmes que pour la population générale : un âge >65 ans qui multiplie par deux le risque, des comorbidités (diabète, hypertension, obésité, problèmes cardio-respiratoires, insuffisance rénale, immunodépression,) qui multiplient par deux ou trois le risque d’une forme grave.
  • L’impact de la COVID sur la dystonie pourtant existe même si il n’est pas spécifique du fait de l’isolement social, du stress, des difficultés au port du masque, des difficultés d’accès aux soins (injection de toxine, kiné, orthophoniste, psychologue..). Mais il peut y avoir des effets positifs avec pour certains une sécurisation du travail à la maison (télétravail), un développement des interactions sociales via les nouvelles technologies (zoom, relaxation via des plateformes dédiées), un meilleur contrôle moteur du fait de la réduction des stimuli extérieurs d’aggravation.

Toxine botulinique et COVID

  • La COVID n’a pas d’effet particulier sur le traitement par injection de toxine botulinique qui peut être poursuivi à l’identique,
  • La vaccination n’a pas d’impact sur l’efficacité du traitement par la toxine et celui-ci de modifie pas non plus l’efficacité de la vaccination,

Dystonie et vaccination

  • Les protections proposées à ce jour (distanciation sociale, usage du masque, aération, lavage de mains) sont nécessaires mais insuffisantes. Seule l’immunité collective et donc la vaccination permet d’endiguer une pandémie.
  • Trois grands types de vaccin existent : les vaccins à mRNA (Pfizer-BioNTech ; Moderna) ; les vaccins classiques par vecteur viral (Astra-Zeneca et Johnson-Johnson) ; les vaccins à particule virale (Novavax). Ils ont tous une sécurité et une efficacité prouvées,
  • La dystonie n’est pas une contre-indication à la vaccination.
  • La dystonie ne permet pas un accès prioritaire à la vaccination. Ce n’est que dans une dystonie avec des facteurs de comorbidité ou une forme avec atteinte respiratoire et/ou déformation thoracique, éventuellement une forme avec troubles laryngés, que l’on pourrait parler de vulnérabilité et considérer une priorité à la vaccination. Il en est de même de certaines dystonies invalidantes neurostimulées pour lesquelles un certificat médical prioritaire de vaccination pourrait être demandé.
  • On ne peut que conseiller aux patients de se faire vacciner selon le calendrier vaccinal établi par le ministère de la santé.

Pour approfondir

Dr Christophe VIAL

Président du Comité Scientifique AMADYS

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