Le mardi 12/10/10, la fondation Groupama fêtait ses 10 ans en compagnie de nombreuses associations. Cet anniversaire fut également l’occasion de la remise de l’espoir 2010, prix attribué chaque année à un projet de recherche. Et cette année, une très bonne nouvelle pour Amadys, et pour tous les malades atteints de dystonie : l’espoir 2010 fut décerné au Dr Cécile Hubsch, jeune chercheuse à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, pour sa recherche sur le rôle du cervelet dans la dystonie.
Voici une synthèse de l’objet de cette étude par le Dr Cécile Hubsch :
La physiopathologie de la dystonie n’est pas complètement élucidée. Classiquement, l’attention est portée sur les ganglions de la base et leurs interactions avec le cortex. Depuis quelques années, des études d’imagerie fonctionnelle (IRMf, PET…) laissent supposer une implication non négligeable du cervelet dans la dystonie.
De plus, chez les patients dystoniques, une plasticité cérébrale anormale est à l’origine d’anomalies de l’adaptation sensori-motrice. Or, le cervelet est largement impliqué dans la modulation de l’adaptation sensori-motrice. Les réseaux, les mécanismes qui sous-tendent le lien entre dysfonction cérébelleuse, anomalies d’intégration sensori-motrice et genèse du mouvement anormal dystonique sont mal connus et nous souhaitons les explorer.
Pour répondre à ces questions, nous allons étudier la connectivité cérébello-corticale au cours de tâches mettant en jeu des processus d’intégration sensori-motrice chez des sujets indemnes et des sujets dystoniques. Pour cela, nous allons étudier par trois méthodes neurophysiologiques non invasives les réponses à des tâches d’adaptation sensorimotrice.
Nous utiliserons :
- La vidéonystagmographie (étude des mouvements oculaires).
- La magnéto-encéphalographie (permettant de connaître des modes de communication entre des zones cérébrales).
- La stimulation magnétique transcrânienne (TMS, permettant de moduler l’activité cérébrale de façon ciblée et non invasive).
Ce travail de recherche clinique vise à apporter un éclairage nouveau sur le rôle du cervelet dans la genèse des mouvements dystoniques. De plus, il pourrait permettre d’identifier une nouvelle cible thérapeutique dans le traitement de la dystonie : la modulation de l’activité cérébelleuse par la TMS.